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Voilà une bien belle histoire et je ne dis pas ça parce que c'est moi qui l'ai écrite, comme tous les textes du blog. Cette histoire est une parabole, une parabole de quoi ? Pas une parabole de riz, mais à propos des concepts.

 

 

Les mots en bleu sont des liens menant à des textes explicatifs.

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Le blog où se trouvent les satsang est ici

 

 

 

Il était une fois

 

 


Dans un village ignoré de ceux qui n'y vivaient pas, en un temps différent de celui où nous sommes pour l'instant, vivait un homme pris d'une passion qu'il passait son temps à tenter vainement d'assouvir : il collectionnait des trucs, des machins, des brimborions, des bidules et, à l'occasion, des choses de peu.

 

 

 

 

Il collectionnait tout ce qu'il ne possédait pas encore et qui n'avait aucune valeur autre que celle qu'il leur attribuait en se référant à une échelle toute personnelle. Des exemples, vous voulez des exemples ? En voici quelques-uns :

 

 

Des capsules de bouteille d'eau minérale ou de source, des fragments échevelés de ficelle d'avant, des morceaux de verre transparent, abrasé par le sable d'un bac inconnu, des bouts de bois ressemblant à tout autre chose, des plumes d'oiseaux tombées au sol et foulées par la roue d'une auto, des cailloux très petits, mais très jolis qui faisaient penser aux temps anciens d'avant la mémoire des hommes, etc.

 

 

Il ne sortait jamais de sa maison sans tirer derrière lui une carriole à deux grandes roues de bicyclette et enridellée*, afin d'y jeter toutes ses découvertes. Les objets de son désir étaient tout petits, il pouvait donc en mettre beaucoup dans sa carriole.

 

* enridellé : entouré de ridelles.

 

 

 

Il avait des responsabilités

 

 

 

Il avait une famille, femme, enfants, chien, crédits et toutes les terribles responsabilités qui vont avec. Son épouse travaillait quelque part à quelque chose en échange d'un modeste salaire qui ne suffirait à personne pour simplement exister sans mourir de faim ou de soif, mais légal, ce qui laissait ses patrons dans une bonne conscience toute patronale et il devait donc travailler lui aussi afin de remédier à cet état de chose et de continuer à vivre ainsi que le reste de sa famille.

 

 

Mais il ne travaillait pas, non, trop occupé à vaquer à son occupation monomaniaque : la collecte de ces menus objets qui parsemaient les voies du hasard qu'il parcourait toutes ses journées. Les objets de sa convoitise étaient petits, sa carriole moyennement grosse, mais les ridelles en étaient hautes, ainsi il pouvait en mettre un volume respectable même compte-tenu du foisonnement que l’hétérogénéité des formes ménageait (je sais : c'est difficile !).

 

 

Chaque soir, quand il revenait à la maison où il vivait, avec sa famille, la mère de ses enfants lui demandait : « Tu as trouvé du boulot, fainéant ? » Et lui répondait invariablement : « Non, pas encore ma chérie » avec l'air d'une courageuse victime restée debout face au vent de la tempête lui soufflant dessus de toutes ses forces.

 

 

Son épouse n'était pas dupe : elle le voyait parfois tirer sa carriole, le nez pointant au sol dans la posture d'un chien de chasse pour peu qu'un chien de chasse eut été capable de tirer une carriole avec deux de ses quatre pattes et quand elle ne le voyait pas de ses propres yeux, les yeux de ses copines et voisines le voyaient pour elle et tout était raconté avec force détails.

 

 


Ainsi les jours passaient

 

 


Ainsi passaient les jours, puis les semaines (quand on enfilait les jours les uns après les autres par lots de sept) puis les mois et ; enfin, les années. La carriole se remplissait de plus en plus de menus objets et à force d'à force le sommet des ridelles fut, enfin, atteint et le tas d'objets déborda en tas plus ou moins conique. Sa famille et lui survivaient tant bien que mal, plutôt mal que bien, se privant de presque tout hormis de l'essentiel à la survivance.

 

 

 

 

Le cône débordant alourdissait la carriole qui devenait de plus en plus dure à tirer et la fièvre de collection de l'homme grandissait en même temps que grossissait le tas. Un jour pareil aux autres jours, l'homme trouva sur le bord de la route une cassette de bois. L'homme prit la cassette de bois, l'ouvrit et découvrit, alors, plusieurs poignées de pièces d'or (des Napoléons) qui devaient bien valoir beaucoup d'argent (en euro et suivant les cours de l'or).

 

 


Le trésor

 

 


L'homme fut pris d'un battement de cœur arythmique qui trahit sa surprise. Il vit devant ses yeux la fin de ses soucis d'argent arriver à grandes et sûres enjambées. Il jeta le coffre sur le tas de sa collection d'objets et la cassette en dégringola aussitôt ! Il recommença son jeté en y mettant plus de soin, las ! Inutile : la cassette dégringolait la pente, entraînant, avec elle nombre de capuchons de stylo, billes érodées, papiers froissés, nacres d’huîtres assassinées et autres. L'homme s'y reprit à maintes reprises, toutes échouant : impossible de faire tenir cette grosse et lourde cassette sur le tas, à l'arrière de la carriole. Il ne pouvait pas, non plus, la tenir sous un de ses bras tout en tirant la carriole.

 

 

 

Que devait-il faire ?

 

 

 

Je suis bien sûr que vous n'auriez pas hésité une seconde, vous : vous auriez laissé la carriole et tout son contenu là, à l'endroit où elle était et tenu solidement la cassette pleine d'or dans vos deux bras réunis en berceau !

 

 

Oui, mais l'homme n'était pas vous, ni moi et il tenait à son trésor d'objets sans valeur qu'il avait amassé tout au long de ces longs mois. Vous auriez, j'en suis certain, érodé, aplanis le sommet du cône, quitte à faire tomber une partie du chargement, afin de ménager une place où poser la cassette, mais là impossible aussi sans faire tomber nombre de machins et de trucs sur l'asphalte de la route et cela non-plus l'homme ne le pouvait.

 

 

Alors, que croyez-vous qu'il fit ? Il laissa là la cassette pleine d'or et partit en se disant : « Je reviendrais plus tard... » Je sais : cette histoire est stupide. Mais j'en ai vu tant de personnes qui laissaient un trésor pour ne pas se débarrasser de ce qu'ils avaient mis tant de temps à accumuler.

 

 

 

« Comprenne qui pourra... »

 

 


Il existe des chercheurs qui passent des années à collecter tout ce qui pouvait s'être écrit au sujet de l'esprit, de l'âme, de Dieu, de la spiritualité.

 

Plus ils lisent et moins ils comprennent.

Petit à petit les concepts bâtissent, en eux,

les murs de leurs convictions, souvent sans fenêtres ni porte,

qui les laissent enfermés dans des certitudes stériles

et pleines de charmes.

 

 

 

 

Si la vérité vient à frapper à leur porte, ils ouvrent, dans un premier temps, puis dévisagent cet importun qui vient les déranger. Si la vérité ressemble un peu à ce qu'ils croient ils la laissent entrer puis la prennent, la malaxent jusqu'à parfaire la ressemblance.

 

 

Certains désirent recevoir la réponse à leurs questions, mais à condition que cette réponse ressemble à leurs questions. Avant de remplir un bol plein d'eau avec du lait, il faut vider l'eau du bol. Pour apprendre quelque chose de nouveau il faut oublier ce que l'on sait. C'est l'histoire que certains connaissent déjà de ce maître cuisinier qui ne prend qu'un apprenti tous les trois ans et choisi invariablement celui qui ne sait rien.

 

 

À celui qui connaît la cuisine, l'a apprise durant déjà trois ans, à l'école et chez des patrons et qui lui demande : « Chef, pourquoi avez-vous sélectionné ce garçon qui ne connaît rien à la cuisine quand moi je sais déjà tant de choses ? » Le chef répond : « Toi il me faudrait trois ans à te désapprendre ce que tu sais, puis trois autres années à t'apprendre ce que je sais, tandis que ce jeune homme ignorant et plein de curiosité, je lui apprendrais tout en trois ans. »

 

 

Cela demande de la sincérité, de la lucidité,

de la modestie voir de l'humilité.


 

 

 

 

 

e.mail de contact : lavoie.eu@gmail.com

le blog des satsang

 

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Tag(s) : #chercher, #concepts, #vérité, #lavoie, #spiritualité, #bonheur, #yoga
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