Vivre sa vie ou y réfléchir

English below. Vivre sa vie, pas seulement y réfléchir ! La spiritualité guide vers l’harmonie fondamentale. Trouvez le vrai bonheur en tournant votre conscience vers l’essentiel, loin des désirs matériels. Live your life, don’t just think about it! Spirituality leads to fundamental harmony. Find true happiness by turning your consciousness to the essential, beyond material desires.

The English text follows the French text

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Un livre de cuisine ne calme pas la faim

On a toujours le choix de vivre sa vie ou d'y réfléchir. Certaines personnes croient être dans une démarche spirituelle parce qu’elles se plongent dans des livres pour y chercher des connaissances.

Ceux qui ont faim, parfois ouvrent des livres de cuisine, les lisent, décortiquent chaque recette, chaque mot, chaque ingrédient. Mais un livre ne calme pas la faim. Tout, dans l’existence, ne procède pas de la réflexion.

Le mental est un outil merveilleux pour réfléchir, mais tout ne relève pas de la réflexion. Par exemple, même l’amoureux le plus cérébral devra laisser « parler la bête » quand la personne aimée lui dira « oui ». Laissons le voile de la pudeur recouvrir cette scène, bien naturelle, mais intime.

Il en va de la spiritualité comme de l’amour : il faut laisser parler la bête. Comme il a des besoins fondamentaux – boire, manger, être en sécurité –, l’Homme a un besoin supérieur : celui de la spiritualité, de l’approfondissement de sa conscience, qui se manifeste souvent par la quête du bonheur.

Les choses du monde

Ce n’est pas dans les choses matérielles que ce besoin de bonheur véritable sera satisfait. Par ignorance, on confond ce besoin supérieur avec celui de satisfaire ses désirs et d’y trouver du plaisir. Le plaisir est une bonne chose, le désir l’est moins. Les désirs satisfaits ne comblent pas la soif spirituelle, et l’insatisfaction persiste sans qu’on sache pourquoi. On continue alors à courir après le monde et ses plaisirs.

« Les hommes, frappés de peur, cherchent refuge dans les montagnes, les bois, les jardins, les arbres ou les lieux sacrés. Mais ces refuges ne sont ni sûrs ni suprêmes. Ils n’offrent pas d’abri contre la souffrance. » (Dhammapada, 188-189)

« Les sens, tournés vers l’extérieur, font que les hommes ne voient plus, n’entendent plus, ne sentent plus l’essentiel. Sans conscience intérieure, l’Homme devient fou. Le sage se tourne vers l’intérieur : c’est ce qui le libère. »
(Tao-Te-King, 12, Lao-Tseu)

« Les connaissances apprises n’apportent pas la paix. Petite est la différence entre les sentiments humains, mais grande est celle entre le bien et le mal. Reste calme, étranger aux désirs, au tumulte des hommes, à leurs peurs. Moi, je reste comme un nouveau-né, le regard tourné vers l’intérieur, détaché. Les hommes amassent les biens ; je suis comme un ignorant qui a tout perdu. Les hommes cherchent à briller ; je reste dans l’ombre, insondable, flottant comme une feuille dans le vent. Je ne suis pas comme tout le monde, car je bois à la source de Tout. »
(Tao-Te-King, 20, Lao-Tseu)

Cette course est vaine : ce n’est pas dans les choses du monde, aussi belles soient-elles, que le besoin fondamental de bonheur sera satisfait. Même l’amour des autres – conjoint, enfants, amis, parents – ne peut combler ce besoin fondamental. Ces amours sont précieux, et il n’est pas vain de les désirer ou de les vivre, mais ils appartiennent à un autre plan.

Le seul moyen

Le seul moyen de satisfaire votre soif de bonheur est d’aller à la source du vrai bonheur. Ce bonheur est spirituel : il procède de l’âme. Il est nécessaire de répondre à cette soif de paix que porte l’âme. Pour cela, servez-vous de votre esprit, pas de votre mental. Le mental appartient à un autre monde, une autre dimension.

« Il y a en toi tout ce à quoi l’esprit aspire. »

Bhaktimàrga, 332

Les connaissances livresques sont intéressantes, mais elles ne peuvent remplacer celle que donne une conscience tournée dans la bonne direction.

L’Homme n’existe pas sur un seul plan, mais sur trois : le plan matériel, domaine du corps, de ses besoins et instincts ; celui du mental, domaine de la pensée, des concepts, des émotions, des sentiments et des connaissances apprises ; et celui de l’âme, ou « esprit », domaine de la pleine conscience. Négliger un seul de ces plans serait une erreur.

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A Cookbook Doesn’t Satisfy Hunger

You always have the choice to live your life or to reflect on it. Some people believe they’re on a spiritual journey because they dive into books seeking knowledge.

Those who are hungry sometimes open cookbooks, read them, and dissect every recipe, every word, every ingredient. But a book doesn’t satisfy hunger. Not everything in existence comes from reflection.

The mind is a wonderful tool for thinking, but not everything depends on thought. For example, even the most cerebral lover must let the “beast speak” when their beloved says “yes.” Let’s draw a veil of modesty over this scene, natural yet intimate.

Spirituality is like love: you must let the beast speak. Just as humans have basic needs—drinking, eating, feeling safe—they have a higher need: spirituality, the deepening of consciousness, often expressed as a quest for happiness.

The Things of the World

This need for true happiness won’t be fulfilled by material things. Out of ignorance, we confuse this higher need with the urge to satisfy desires and find pleasure. Pleasure is good, but desire less so. Fulfilled desires don’t quench spiritual thirst, and dissatisfaction lingers without us knowing why. So, we keep chasing the world and its pleasures.

“Struck by fear, men seek refuge in mountains, forests, gardens, trees, or sacred places. But such refuges are neither safe nor supreme. They offer no shelter from suffering.” (Dhammapada, 188-189)

“The senses, turned outward, cause men to no longer see, hear, or feel the essential. Without inner consciousness, man goes mad. The sage turns inward: that’s what frees him.” (Tao-Te-King, 12, Lao-Tzu)

“Learned knowledge doesn’t bring peace. Small is the difference between human feelings, but great is the difference between good and evil. Stay calm, free from desires, from the tumult of men, from their fears. I remain like a newborn, my gaze turned inward, detached. Men amass possessions; I’m like an ignorant fool who’s lost everything. Men seek to shine; I stay in the shadows, unfathomable, floating like a leaf in the wind. I’m not like others, for I drink from the source of All.” (Tao-Te-King, 20, Lao-Tzu)

This chase is futile: the fundamental need for happiness won’t be satisfied by the things of the world, however beautiful they may be. Even the love of others—spouse, children, friends, parents—cannot fulfill this fundamental need. These loves are precious, and it’s not futile to desire or live them, but they belong to a different plane.

The Only Way

The only way to satisfy your thirst for happiness is to go to the source of true happiness. This happiness is spiritual: it comes from the soul. You must address this thirst for peace that the soul carries. To do so, use your spirit, not your mind. The mind belongs to another world, another dimension.

“Within you is everything the spirit longs for.”

Bhaktimàrga, 332

Bookish knowledge is interesting but cannot replace the understanding that comes from a consciousness turned in the right direction.

Humans don’t exist on a single plane but on three: the material plane, domain of the body, its needs, and instincts; the mental plane, domain of thoughts, concepts, emotions, feelings, and learned knowledge; and the plane of the soul, or “spirit,” domain of full consciousness. Neglecting any of these planes would be a mistake.