English below. Lumière et ténèbres : le mal est grossier, la lumière douce. Faux-ego vs simplicité. Lilā divine unit tout dans l’harmonie fondamentale. Light and darkness: evil coarse, light gentle. False-ego vs simplicity. Divine Lilā unites all in fundamental harmony.
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En spiritualité, il y a une distinction entre le bien et le mal, le blanc et le noir, la lumière et les ténèbres. Cette différenciation peut apparaître simpliste, réductrice, et pourtant le bien et le mal ne sont pas semblables.
Mani, fondateur du manichéisme, soutenait qu’il y avait une lutte entre la lumière et les ténèbres. Mani était un Assyrien né en 216 ou 216 de notre ère. Son nom était d’origine sanskrite et signifiait : « joyau », « perle précieuse ».
Le mani du mantra « Ōm maṇi padme hūṃ » est le même mani. Mani était issu d’une famille chrétienne et avait été très influencé par le zoroastrisme et la pensée gréco-bouddhique. Il n’était pas un de ces maîtres décrits comme intransigeants, sectaires, et le manichéisme n’était pas la caricature que l’acception actuelle de ce mot laisse supposer.
Dans toutes les spiritualités, les religions, les philosophies, on parle de la dichotomie entre le bien et le mal. On en voit les traces dans le Tao-Te-King : « Renoncez aux vaines études et vous serez en paix. Combien est petite la différence entre un oui empressé et un oui insincère ! Mais combien est grande la différence entre le bien et le mal ! » (Tao-Te-King, extrait de 20)
En philosophie, il y a des nuances intermédiaires entre le bien et le mal, le blanc et le noir : il y a toute la palette des gris, mais la vérité fondamentale n’obéit pas obligatoirement aux concepts de la philosophie. Pourtant, la pénombre existe.
L’Homme est souvent dans la pénombre. Qu’est-ce que la pénombre ? C’est l’état de confusion où il est quand sa conscience manque de profondeur, d’acuité, quand elle croit être les pensées, les idées, ses émotions plutôt que le vrai « soi ».
Le charme du vain
Les ténèbres, le mal génèrent la souffrance. Le bien, l’unité, la lumière, l’harmonie génèrent la conscience et la paix. Voilà, en résumé, ce qu’est le manichéisme. Le mal est plus évident, plus grossier et c’est pour ça qu’il attire tant de personnes.
Pour vous donner un exemple familier : ce sont les aliments les moins bons pour la santé qui attirent le plus. Les carottes, les navets, les poireaux ne font se lever que très peu de monde la nuit pour grignoter.
La musique intérieure, les sons (nāda) que vous pouvez entendre dans un silence parfait, sont si doux, si harmonieux, si apaisants ! Certains tenants de l’ésotérisme, s’ils les entendaient, n’en voudraient pas comme « musique des sphères », concevant qu’elle ne peut être que grandiose.
Les carillons sonnant dans le vent, comme un jour de fête en montagne, ne les émouvraient pas. « Des carillons sonnent et personne n’en joue, leur musique donne à l’âme l’amour et la paix qu’elle réclame. » (Bhaktimārga, 41)
C’est comme la lumière intérieure (jyoti) que vous voyez quand vous êtes plongé dans le noir ; elle est moins phénoménale que le soleil. Pourtant, elle éclaire et donne la compréhension des choses subtiles quand on sait comment la fixer, la regarder attentivement. Elle est comme celle du bout du tunnel. Vous ne voyez qu’un point blanc.
Ce point blanc, c’est la promesse de la sortie à venir ! Plus vous vous rapprochez et plus la lumière grandit jusqu’à prendre tout l’espace.
Le confortable et le vrai
Enfant, un prêtre m’a dit que le chemin de l’enfer était droit et confortable et que celui du Royaume était difficile, étroit, montant toujours et bordé de ronces. Il y a en nous un marcheur qui préfère les chemins droits et confortables.
Mais de quel est ce Royaume ? Certainement pas celui des images pieuses que l’on distribuait au catéchisme. De ce Royaume, Jésus disait qu’il était à l’intérieur de nous, en même temps qu’à l’extérieur (Thomas 3) et que seulement ceux qui avaient la simplicité d’un petit enfant pouvaient s’en approcher.
Le bien et le mal
Il y a le bien et il y a le mal, c’est un fait, et le mal n’aime pas le bien. Le mal, même bien habillé, n’est pas le bien. Les ténèbres n’aiment pas la lumière. Sachez pourtant que tous les gens qui sont dans les ténèbres ne sont pas des méchants ! Il y a beaucoup de « malgré eux », comme on nommait les Alsaciens pendant la Deuxième Guerre mondiale (celle de 1939-1945) !
L’Homme a du mal à être simple. Il passe sa vie à se la compliquer, à se fixer des objectifs impossibles pour avoir des raisons de se plaindre.
Finalement, quand on fréquente la lumière assidûment, on est éclairé. Il nous apparaît alors que la lumière comme les ténèbres, le bien comme le mal, font partie d’un tout, comme l’Unité est un ensemble composé de tout ce qui fait la dualité, le multiple.
C’est la dualité qui crée la vie, le mouvement, l’incarnation, l’ego, la conscience et le libre arbitre. La dualité, les ténèbres de l’ignorance comme la lumière de la connaissance (non apprise), sont la Lilā (le grand jeu) de Dieu dont le dessein est la perdurance de son harmonie fondamentale.
Prenez du plaisir
Prenez du plaisir autant que faire se peut. Si Dieu n’aimait pas le plaisir, il ne nous aurait pas créés capables d’en ressentir ! Pour ceux qui vont sur une voie spirituelle et qui méditent, je dis : « En méditant, si vous ne prenez pas de plaisir, essayez encore, et si vous n’en prenez toujours pas, allez vous coucher. Vous recommencerez demain. »
Quelque chose en vous veut vous perdre : il vous pousse à désirer l’exceptionnel, l’admirable, le transcendant et vous empêche de profiter de la vraie joie de la vie simple. Cette chose, en vous comme en chaque homme, des livres comme la Bhagavadgitopanishad et le Bhaktimārga la nomment « faux-ego »… oui, vous avez bien lu ; pas « ego » mais « faux-ego ».
L’ego est une chance, car il nous donne conscience d’être nous en même temps que le libre arbitre ou liberté fondamentale. Le faux-ego vous fait passer à côté du trésor de l’instant, essayant de vous convaincre que ça ne peut pas être ça, cette simplicité, que c’est trop timide, indigne de Dieu !
Vous avez une chapelle ? Il tente de vous obliger à bâtir une cathédrale ! Jamais content, le faux-ego devenu ego-spirituel en spiritualité. Vous avez trouvé, il vous force à chercher encore.
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In spirituality, there is a distinction between good and evil, white and black, light and darkness. This differentiation may seem simplistic, reductive, yet good and evil are not alike.
Mani, founder of Manichaeism, maintained there was a struggle between light and darkness. Mani was an Assyrian born in 216 or 216 CE. His name was of Sanskrit origin and meant “jewel,” “precious pearl.”
The mani in the mantra “Ōm maṇi padme hūṃ” is the same mani. Mani came from a Christian family and was deeply influenced by Zoroastrianism and Greco-Buddhist thought. He was not one of those masters described as intransigent, sectarian, and Manichaeism was not the caricature the current meaning of the word suggests.
In all spiritualities, religions, philosophies, one speaks of the dichotomy between good and evil. Traces of it appear in the Tao-Te-Ching: “Renounce vain studies and you will be at peace. How small the difference between an eager yes and an insincere yes! But how great the difference between good and evil!” (Tao-Te-Ching, excerpt from 20)
In philosophy, there are intermediate shades between good and evil, white and black: the entire palette of grays, but fundamental truth does not necessarily obey philosophical concepts. Yet penumbra exists.
Man is often in penumbra. What is penumbra? It is the state of confusion in which he finds himself when his consciousness lacks depth, acuity, when it believes itself to be thoughts, ideas, emotions rather than the true “self.”
The Charm of the Vain
Darkness, evil generate suffering. Good, unity, light, harmony generate consciousness and peace. That, in summary, is Manichaeism. Evil is more obvious, coarser, and that is why it attracts so many people.
To give a familiar example: the foods least good for health are the most attractive. Carrots, turnips, leeks make very few people get up at night to snack.
Inner music, the sounds (nāda) you can hear in perfect silence, are so sweet, harmonious, soothing! Some esotericists, if they heard them, would not want them as “music of the spheres,” conceiving it can only be grandiose.
Wind chimes ringing in the breeze, like a festival day in the mountains, would not move them. “Chimes ring and no one plays them, their music gives the soul the love and peace it craves.” (Bhaktimārga 41)
It is like the inner light (jyoti) you see when plunged in darkness; it is less phenomenal than the sun. Yet it illuminates and gives understanding of subtle things when one knows how to fix it, look at it attentively. It is like that at the tunnel’s end. You see only a white point.
This white point is the promise of the coming exit! The closer you get, the more the light grows until it fills all space.
The Comfortable and the True
As a child, a priest told me the path to hell was straight and comfortable, while the path to the Kingdom was difficult, narrow, always uphill, lined with thorns. There is a walker in us who prefers straight, comfortable paths.
But what is this Kingdom? Certainly not that of pious images distributed in catechism. Of this Kingdom, Jesus said it was inside us, as well as outside (Thomas 3), and only those with a child’s simplicity could approach it.
Good and Evil
There is good and there is evil, it is a fact, and evil does not love good. Evil, even well-dressed, is not good. Darkness does not love light. Know, however, that not all in darkness are wicked! There are many “despite themselves,” as Alsatians were called during World War II (1939–1945)!
Man struggles to be simple. He spends his life complicating it, setting impossible goals to have reasons to complain.
Ultimately, when one frequents light assiduously, one is enlightened. It then appears that light as darkness, good as evil, are part of a whole, as Unity is an ensemble of all that makes duality, multiplicity.
Duality creates life, movement, incarnation, ego, consciousness, free will. Duality, darkness of ignorance as light of knowledge (unlearned), is God’s Lilā (great game), whose design is the endurance of his fundamental harmony.
Take Pleasure
Take pleasure as much as possible. If God did not love pleasure, he would not have created us able to feel it! For those on a spiritual path who meditate, I say: “In meditating, if you take no pleasure, try again, and if still none, go to bed. You will start tomorrow.”
Something in you wants to lose you: it pushes you to desire the exceptional, admirable, transcendent, preventing you from enjoying true joy of simple life. This thing, in you as in every man, books like the Bhagavadgitopanishad and Bhaktimārga call “false-ego”… yes, you read right; not “ego” but “false-ego.”
Ego is a chance, giving us awareness of being ourselves along with free will or fundamental freedom. False-ego makes you miss the treasure of the moment, trying to convince you it cannot be that, this simplicity, too timid, unworthy of God!
You have a chapel? It tries to force you to build a cathedral! Never content, false-ego become spiritual-ego in spirituality. You have found, it forces you to seek still.
lavoie.eu@gmail.com
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