-La Voie du Yoga, 83

English below. Le « yoga-originel » est une pratique spirituelle qui plonge ses racines si loin qu’il est impossible de dater ses débuts au-delà de 4 000 ans. Ce livre parle de nous, de nos aspirations profondes de foule sentimentale qui a soif d'idéal et d'une solution à cette soif.

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La Voie, la pratique de son Yoga-Originel, est la vie elle-même et vient tout englober sans rien interdire. Chaque observant agit selon sa conscience, ses aspirations et le vécu qu’il tire de la pratique. La qualité de son expérience de La Voie sera proportionnelle à ce qu’il y investira. Pas de morale, simplement la juste rétribution des efforts : « Chacun sera récompensé selon son mérite. »

Liberté

Aucun interdit, aucun tabou sur La Voie, ni préconisation morale, alimentaire, vestimentaire ou comportementale, mais seulement des conseils prodigués dans le Bhaktimàrga, « Le Livre de La Voie », au chapitre des « angas ».

Chez les Amish, aux États-Unis, tout est normé, y compris les facettes les plus triviales et pratiques de leur existence. Par exemple, la couleur des harnais des chevaux doit être verte. Si un Amish équipe son cheval d’un harnais marron, bleu ou d’une autre couleur que le vert, la communauté l’excommuniera.

Leurs saintes écritures sont rédigées en langue allemande ancienne, celle de leurs premiers ancêtres venus d’Europe. Les Amish ne comprennent plus cette langue, mais continuent de lire ces écritures dans cet idiome qu’ils ne maîtrisent plus.

Il est strictement interdit aux Amish de discuter de religion, de Dieu ou des écritures en dehors de la communauté ou de l’église, sous peine d’excommunication. Pour les musulmans et les juifs, il est interdit de manger du porc. Pour d’autres, ce sera autre chose. Comment la relation intime avec Dieu pourrait-elle dépendre de notre alimentation ? Certains croient qu’il faut être végétarien pour méditer.

Sur La Voie, il n’existe rien de tel. Le libre-arbitre est respecté, car il a été donné à l’homme par la volonté de Dieu et est absolument nécessaire pour permettre le retour, en toute conscience et liberté, des âmes à leur Créateur. Ce que Dieu a fait, l’Homme ne peut le défaire. Le libre-arbitre doit être laissé aux Hommes.

Beaucoup d’observants sont végétariens ou le deviennent après quelques mois d’Observance. Ils ne le font pas parce que le guide le leur demande – le guide ne s’occupe pas d’alimentation. Ils le font parce qu’ils en ressentent la nécessité. Les choses doivent venir d’elles-mêmes, en toute liberté. Seule l’Observance de l’agya et les techniques de méditation sont fixées. Personne ne vient vérifier si l’observant respecte l’agya ou pratique correctement les techniques.

Ce mot, vérité, est devenu péjoratif dans notre société où l’individualisme est la règle et où les droits de chacun ont été hissés au pinacle des valeurs, où tout est relatif et dépend du point de vue de chacun. Une vérité fondamentale n’est donc pas la bienvenue.

Le culte de la personne est un effet secondaire de la modernité à l’occidentale. La prise en compte de la liberté des individus et de leurs droits légitimes pousse nos sociétés, par une schématisation simplificatrice, vers un mode de pensée consensuel, un prêt-à-porter philosophique : le wokisme ou « progressisme ».

La vérité est en tout

Si vous cherchez un chemin de vie comme un style de vie, que vous aimez faire tinter les cymbales, tourner les moulins à prière ou faire brûler de l’encens, alors le bouddhisme vous offrira ce que vous cherchez. C’est une voie noble et belle, mais la vérité ne s’y rencontre que lorsque cessent les études et que commencent les rituels et méditations profondes, quand on tourne sa conscience vers ce centre en nous où réside la paix.

Dès que l’on cherche la vérité en soi, quel que soit le canal utilisé, on en goûte les prémices. Ce n’est pas grâce aux enseignements des religions que l’on ressent le parfum de la vérité en soi, mais malgré eux. C’est la dévotion, la concentration, la maîtrise de ses émotions et de ses pensées qui conduisent à la conscience. Une personne appartenant à une religion y trouve Dieu à force de sincérité et de soif, malgré l’aveuglement de sa religion.

Il n’y a qu’une vérité fondamentale : la vérité, et il est logique que tous les chemins puissent y mener. Par la religion, ses dogmes, enseignements et concepts, on peut s’approcher de la porte qui conduit à la vérité, mais il est impossible d’en franchir le seuil de cette manière. Les concepts et les dogmes ne permettent pas de passer à travers cette porte.

C’est comme vouloir se plonger dans l’océan tout en restant sec. Les religions sont des traditions humaines auxquelles certains sont attachés. Elles sont des marqueurs identitaires qui réunissent ceux qui veulent se ressembler, mais qui, trop souvent, les séparent des autres.

Les fêtes religieuses, qu’elles soient juives, musulmanes, chrétiennes, hindouistes ou bouddhistes, sont comme des madeleines de Proust pour les adultes qui se remémorent leur enfance disparue. Ils y sont attachés pour de multiples raisons, et La Voie leur dit qu’ils peuvent rester fidèles à cette culture familiale tout en lui donnant la place qu’elle mérite sur le chemin de la vérité.

L’attachement à sa famille, à son enfance et à son pays par le biais de sa religion ne devrait pas être un frein à l’accomplissement de sa destinée humaine, ni un prétexte pour se faire la guerre. Il y a une part de ténèbres en l’homme qui s’attache plus facilement aux religions qu’à la vérité, précisément parce qu’elles ne la remettent pas en cause.

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Si vous avez des questions, posez-les ici : lavoie.eu@gmail.com

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The Path, the practice of its Yoga-Originel, is life itself and encompasses everything without prohibiting anything. Each observer according to their conscience, aspirations, and the experience they gain from the practice. The quality of their experience with The Path will be proportional to what they put into it. No moralizing, just the fair reward for their efforts: “Each will be rewarded according to their merit.”

Freedom

No prohibitions, no taboos in The Path, nor any moral, dietary, clothing, or behavioral prescriptions—just advice offered in the Bhaktimàrga, “The Book of The Path,” in the chapter on the “angas.”

Among the Amish in the United States, everything is regulated, even the most trivial and practical aspects of their lives. For example, the color of horse harnesses must be green. If an Amish person equips their horse with a brown, blue, or any other color harness besides green, the community will excommunicate them.

Their holy scriptures are written in an ancient German language, the same as that of their earliest ancestors who came from Europe. The Amish no longer understand this language but continue to read the scriptures in this tongue they can no longer comprehend.

The Amish are strictly forbidden from discussing religion, God, or the scriptures outside the community or church, under penalty of excommunication. For Muslims and Jews, eating pork is prohibited. For others, it’s something else. How could an intimate relationship with God depend on what we eat? Some believe you must be vegetarian to meditate.

In The Path, no such thing exists. Free will is respected, as it was given to humanity by God’s will and is absolutely necessary to allow souls to return to their Creator in full consciousness and freedom. What God has made, humankind cannot undo. Free will must be left to people.

Many observers are vegetarian or become so after a few months of Observance. They don’t do so because the guide asks them to—the guide doesn’t deal with diet. They do it because they feel the need. Things must come naturally, in complete freedom. Only the Observance of the agya and the meditation techniques are fixed. No one checks whether a observer is observing the agya or correctly practicing the techniques.

The word truth has become pejorative in our society, where individualism reigns and everyone’s rights have been elevated to the pinnacle of values, where everything is relative and depends on each person’s perspective. A fundamental truth is not welcome.

The cult of the individual is a side effect of Western modernity. Recognizing people’s freedom and legitimate rights pushes our societies, through oversimplified schematization, toward a consensual way of thinking, a philosophical ready-to-wear: wokism or “progressivism.”

Truth Is in Everything

If you’re looking for a way of life as a lifestyle, if you enjoy ringing cymbals, spinning prayer wheels, or burning incense, then Buddhism will give you what you seek. It’s a noble and beautiful path, but truth is only encountered when study ends and deep rituals and meditations begin, when you turn your consciousness toward that center within us where peace resides.

As soon as you seek truth within yourself, no matter the channel you use, you begin to taste its first fruits. It’s not through the teachings of religions that you sense the fragrance of truth within, but in spite of them. It’s devotion, concentration, and mastery of your emotions and thoughts that lead to consciousness. A person belonging to a religion finds God through sincerity and thirst, despite their religion’s blindness.

There is only one fundamental truth: the Truth, and it’s logical that all paths can lead to it. Through religion, its dogmas, teachings, and concepts, you can approach the door to truth, but you cannot cross its threshold this way. Concepts and dogmas cannot allow you to pass through that door.

It’s like wanting to dive into the ocean while staying dry. Religions are human traditions that some are attached to. They are identity markers that bring together those who want to be alike but too often separate them from others.

Religious holidays, whether Jewish, Muslim, Christian, Hindu, or Buddhist, are like Proust’s madeleines for adults who recall their lost childhood. They are attached to them for many reasons, and The Path tells them they can remain faithful to this family culture while giving it the place it deserves on the path to truth.

Attachment to family, childhood, and country through religion should not be a barrier to fulfilling one’s human destiny or an excuse for waging war. There is a shadow in humanity that clings more readily to religions than to truth, precisely because they don’t challenge it.