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English below. Cette version du Dhammapada, recueil des paroles attribuées au buddha historique Gautama Siddhartha, est une nouvelle traduction à partir des textes pâlis originaux. Ce travail sera mis à jour et la version définitive de tout l'ouvrage mis à disposition en PDF pour tous ceux qui s'intéressent au Bouddha et à son enseignement.

Le blog où se trouvent les satsang est ici

 

English text after French text

 

Introduction au Dhammapada

 

II. La vigilance

 

21. Appamàdo amatapadam pamàdo maccuno padam

appamattà na mïyanti ye pamattà yathà matà.

 

La vigilance est le chemin de l'immortalité,

la négligence est le chemin de la mort.

Ceux qui sont vigilants ne meurent pas,

ceux qui sont négligents sont comme morts.


 

Commentaire : ce verset met en lumière l'importance de la vigilance (appamāda) dans la tradition bouddhiste, où elle est vue non seulement comme une attention au moment présent mais comme une application continue de l'effort sur le chemin spirituel. L'« immortalité » ici ne se réfère pas à la vie physique éternelle mais à l'éveil spirituel ou au nirvana, un état de paix et de libération du cycle des renaissances.

 

En contraste, la négligence (pamāda) est dépeinte comme conduisant à la mort spirituelle ou morale. Ceux qui sont négligents, bien que physiquement vivants, sont décrits comme « comme morts » - une métaphore pour une vie dépourvue de sens ou d'éveil, piégée dans les illusions et les souffrances du samsara.

 

Dans la vie quotidienne, cette dualité entre vigilance et négligence peut se manifester de multiples façons :

 

Actions - la vigilance conduit à des actions réfléchies, tandis que la négligence mène à des comportements impulsifs, nuisibles.

 

Paroles - parler en conscience nécessite d'être vigilant ; des paroles négligentes peuvent causer du tort.

 

Pensées - une vigilance à propos des pensées aide à cultiver la sagesse et la paix intérieure, alors que des pensées laissées sans maître peuvent alimenter l'ignorance, l'attachement et la souffrance.

 

Ce verset nous invite à faire un choix conscient à chaque moment de notre vie, entre la voie de la vigilance qui mène à une conscience plus profonde et celle de la négligence qui nous maintient dans l'obscurité de l'ignorance. C'est un rappel puissant de l'importance de la pleine conscience et de l'effort dans la poursuite de la Réalisation spirituelle.

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22. Evam visesato natvà appamàdamhi pandità

appamàde pamodanti ariyànam gocare ratà.

 

Ayant compris cela distinctement,

les sages se réjouissent dans la vigilance

et se délectent au champ des aryas.

 

Commentaire : le champ des aryas est une métaphore du paradis. Le mot « arya » (sanskrit) signifie « noble ». Le clan auquel appartenait le buddha Siddhartha, était le clan, la famille des Sakyas. Le mot « aryas » ne désigne pas seulement l'ethnie de Gautama, mais, en Pali et, pour le bouddhisme, il désigne aussi l'équivalent des saints chrétiens. C'est pour cela qu'ici, il prend un « s » au pluriel. Ainsi « le champ des aryas » est « le champ des saints », l'équivalent du paradis.

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23. Te jhàyino sàtatikà niccam daḷhaparakkamà

phusanti dhïrà nibbànam yogakkhemam anuttaram.

 

Ceux qui persévèrent dans la méditation,

à l'effort constant et ferme, atteignent le nirvana,

la paix suprême et inégalée.

 

Commentaire : le mot « nirvàna » est composé du radical indo-européen « và », qui signifie souffler, et du préfixe « nis », devenu « nir » dans « nirvàna ». Ce préfixe signifie l’idée du souffle qui sort de nous et s’apparente à l’âme. Le nirvana, nibbàna en Pali, signifie : « extinction du feu des passions (guna rajas) et de l'ignorance (guna tamas). » C'est l'équivalent de la Réalisation, sous-entendue spirituelle.

 

Certains disent que le nirvana est la Libération des chaînes du samsara, ce qui est, de mon point de vue, inexact. Le nirvana peut être comparé au samadhi, c'est-à-dire à la fusion du méditant et de l'objet de sa méditation, par exemple le Satnam, les sons (musique ou nada) ou la lumière intérieure (jyoti).

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24. Utthànavato satïmato sucikammassa nisammakàrino

sannatassa dhammajïvino appamattassa yasobhivaddhati.

 

Le mérite de l'humble vigilant ayant du discernement,

et vivant selon le Dharma, grandit par ses actions pures.

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25. Utthànen' appamàdena samyamena damena ca

dïpam kayiràtha medhàvï yam ogho n'àbhikïrati.

 

Par la constance, la vigilance,

la discipline et le contrôle de soi,

que le vigilant fasse pour lui-même

une île, un refuge

qu’aucun flot ne pourra submerger.

 

Commentaire : l'abri, le refuge est intérieur. Il abrite de la confusion, des ténèbres, de l'ignorance et de ses souffrances. Cet abri, ce refuge, cette île est l'Observance du Dharma et les actions faites en conscience.

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26. Pamàdam anuyunjanti bàlà dummedhino janà

appamàdam ca medhàvï dhanam settham va rakkhati.

 

À la négligence s’adonnent les insensés, privés de sagesse,
la vigilance, le sage la chérit comme trésor suprême.

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27. Mà pamàdam anuyunjetha mà kàmaratisanthavam

appamatto hi jhàyanto pappoti vipulam sukham.

 

Ne vous adonnez pas à la négligence,
Ne vous associez pas au désir et aux plaisirs,
Celui qui est vigilant dans la méditation

atteint une grande béatitude.

 

Commentaire : la négligence vient du guna « Tamas », l’un des trois constituants de la nature psychique individuelle de l’Homme. Ce guna est le siège de l’ignorance, des ténèbres, de l’inertie et de la vanité (faux-ego)

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28. Pamàdam appamàdena yadà nudati pandito

pannàpàsàdam àruyha asoko sokinim pajam

pabbatattho va bhùmatthe dhïro bàle avekkhati.

 

Quand, par la vigilance, le sage rejette la négligence

et s'élève aux sommets de la sagesse,

il promène son regard sans chagrin

sur les ignorants qui souffrent,

comme un montagnard contemple les gens de la plaine.

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29. Appamatto pamattesu suttesu bahujàgaro

abalassam va sïghasso hitvà yàti sumedhaso.

 

Vigilant parmi les négligents,

pleinement éveillé parmi les dormeurs,

le sage avance comme un cheval rapide,

distançant les montures plus faibles.

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30. Appamàdena maghavà devànam setthatam gato

appamàdam pasamsanti pamàdo garahito sadà.

 

Par la vigilance, Sakka devint le chef des dévas.

La vigilance est toujours récompensée,

la négligence toujours méprisée.

 

Commentaire : Sakka, seigneur des trente-trois mondes (Trāyastriṃśa), illustre comment la vigilance élève au-dessus des négligents. Dans un sens plus large, elle est louée comme un chemin vainquant le désir et menant hors du samsāra, tandis que la négligence est toujours méprisée.

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31. Appamàdarato bhikkhu pamàde bhayadassi và

samyojanam anum thùlam daham aggï va gacchati.

 

Le moine, ravi de la vigilance

et voyant le péril dans la négligence,

avance comme le feu,

brûlant tous les liens, petits et grands.

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32. Appamàdarato bhikkhu pamàde bhayadassi và

abhabbo parihànàya nibbànasseva santike.

 

Le moine, ravi de la vigilance

et voyant le péril dans la négligence,

est incapable de décliner, il est proche du nibbāna*.

 

* État de non-agir (wu wei, seva, service) où le détachement libère du karma, distinct de la fin du samsāra à la mort.

 

 

Si vous avez des questions, posez-les ici : lavoie.eu@gmail.com

 

 

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II. Vigilance


 

21. Appamàdo amatapadam pamàdo maccuno padam

appamattà na mïyanti ye pamattà yathà matà.

 

Vigilance is the path to immortality,

negligence is the path to death.

Those who are vigilant do not die,

those who are careless are as good as dead.

 

Comment: this verse highlights the importance of vigilance (appamāda) in the Buddhist tradition, where it is seen not only as attention to the present moment but as a continuous application of effort on the spiritual path. Immortality' here does not refer to eternal physical life but to spiritual awakening or nirvana, a state of peace and liberation from the cycle of rebirth.

 

In contrast, negligence (pamāda) is depicted as leading to spiritual or moral death. Those who are negligent, although physically alive, are described as “as good as dead” - a metaphor for a life devoid of meaning or awakening, trapped in the illusions and sufferings of samsara.

 

In everyday life, this duality between vigilance and negligence can manifest itself in many ways:

 

Actions - vigilance leads to thoughtful actions, while negligence leads to impulsive, harmful behavior.

 

Words - speaking with consciousness requires vigilance; careless words can cause harm.

 

Thoughts - being vigilant about thoughts helps to cultivate wisdom and inner peace, while thoughts left unchecked can feed ignorance, attachment and suffering.

 

This verse invites us to make a conscious choice at every moment of our life, between the path of vigilance that leads to a deeper awareness and that of negligence that keeps us in the darkness of ignorance. It is a powerful reminder of the importance of mindfulness and effort in the pursuit of spiritual Realization.

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22. Evam visesato natvà appamàdamhi pandità

appamàde pamodanti ariyànam gocare ratà

 

Having understood this clearly,

the wise rejoice in vigilance

and delight in the realm of the Aryas.

 

Comment: the realm of the Aryas is a metaphor for paradise. The word “arya” (Sanskrit) means “noble”. The clan to which the Buddha Siddhartha belonged was the Sakyas. The word “aryas” does not only refer to Gautama's ethnic group, but, in Pali and, for Buddhism, it also refers to the equivalent of Christian saints. That is why here it takes an “s” in the plural. Thus “the field of the aryas” is “the field of the saints”, the equivalent of paradise.

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23. Te jhàyino sàtatikà niccam daḷhaparakkamà

phusanti dhïrà nibbànam yogakkhemam anuttaram

 

Those who persevere in meditation,

with constant and firm effort, attain nirvana,

the supreme and unequaled peace.

 

Comment: the word “nirvana” is composed of the Indo-European root “và”, which means to breathe, and the prefix “nis”, which becomes “nir” in “nirvana”. This prefix signifies the idea of the breath that leaves us and is akin to the soul. Nirvana, nibbana in Pali, means: “extinction of the fire of passions (guna rajas) and ignorance (guna tamas).” It is the equivalent of Realization, with spiritual overtones.

 

Some say that nirvana is the liberation from the chains of samsara, which is, in my view, incorrect. Nirvana can be compared to samadhi, that is to say the fusion of the meditator and the object of his meditation, for example Satnam, sounds (music or nada) or inner light (jyoti).

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24. Utthànavato satïmato sucikammassa nisammakàrino

sannatassa dhammajïvino appamattassa yasobhivaddhati

 

The merit of the humble, discerning,

vigilant person who lives according to the Dharma

grows through his pure actions.

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25. Utthànen' appamàdena samyamena damena ca

dïpam kayiràtha medhàvï yam ogho n'àbhikïrati

 

Through constancy, vigilance,

discipline and self-control,

may the vigilant make for himself

an island, a refuge

that no flood can submerge.

 

Comment: the shelter, the refuge is internal. It shelters confusion, darkness, ignorance and their suffering. This shelter, this refuge, this island is the Observance of the Dharma and actions done in conscience.

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26. Pamàdam anuyunjanti bàlà dummedhino janà

appamàdam ca medhàvï dhanam settham va rakkhati.

 

The foolish, deprived of wisdom, indulge in negligence,

the wise cherish vigilance as the supreme treasure.

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27. Mà pamàdam anuyunjetha mà kàmaratisanthavam

appamatto hi jhàyanto pappoti vipulam sukham.

 

Do not indulge in negligence,

Do not associate with desire and pleasures,

He who is vigilant in meditation

attains great bliss.

 

Comment: negligence comes from the guna “Tamas”, one of the three constituents of the individual psychic nature of Man. This guna is the seat of ignorance, darkness, inertia and vanity (false ego).

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28. Pamàdam appamàdena yadà nudati pandito

pannàpàsàdam àruyha asoko sokinim pajam

pabbatattho va bhùmatthe dhïro bàle avekkhati.

 

When, through vigilance, the wise reject negligence

and rise to the heights of wisdom,

they look without sorrow on the ignorant who suffer,

like a mountaineer contemplating the people of the plain.

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29. Appamatto pamattesu suttesu bahujàgaro

abalassam va sïghasso hitvà yàti sumedhaso.

 

Vigilant among the negligent,

fully conscious among the sleepers,

the wise man advances like a fast horse,

outdistancing weaker mounts.

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30. Appamàdena maghavà devànam setthatam gato

appamàdam pasamsanti pamàdo garahito sadà.

 

Through vigilance, Sakka became the chief of the devas.

Vigilance is always rewarded, negligence always despised.

 

Comment: Sakka, lord of the thirty-three worlds (Trāyastriṃśa), illustrates how vigilance elevates one above the negligent. In a broader sense, it is praised as a path that overcomes desire and leads out of samsāra, while negligence is always despised.

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31. Appamàdarato bhikkhu pamàde bhayadassi và

samyojanam anum thùlam daham aggï va gacchati.

 

The monk, delighted with vigilance

and seeing the peril in negligence,

advances like fire, burning all bonds, great and small.

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32. Appamàdarato bhikkhu pamàde bhayadassi và

abhabbo parihànàya nibbànasseva santike.

 

The monk, delighted with vigilance

and seeing the peril in negligence,

is incapable of decline, he is close to nibbāna*.

 

* A state of nonaction (wu wei, seva, service) where detachment frees one from karma, distinct from the end of samsāra at death.

 

 

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