English below. Beaucoup de personnes attirées par la subtilité des choses spirituelles croient que d'être gentil, généreux, altruiste, empathique est une condition sur le chemin de l'éveil. Où ont-elles vu ça ? Quand vous dites pratiquer la méditation, le yoga mystique, le bouddhisme et que vous n'êtes pas gentil ni souriant, on vous suspecte d'affabulation, de vantardise.
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Beaucoup de personnes attirées par la subtilité des choses spirituelles croient que d'être gentil, généreux, altruiste, empathique est une condition sur le chemin de l'éveil. Où ont-elles vu ça ?
Quand vous dites pratiquer la méditation, le yoga mystique, le bouddhisme et que vous n'êtes pas gentil ni souriant, on vous suspecte d'affabulation, de vantardise. Dans quel livre ont-elles, ces gentilles personnes, lu que ces qualités, ces sentiments étaient requis pour atteindre l'éveil ?
Est-ce que d'être gentil ça fait que l'on devient un éveillé ou est-ce parce que l'on est un éveillé que l'on est gentil ? Peut-on être gentil sans avoir de pratique spirituelle ? Je sais ; ces questions peuvent paraître bêtes, et elles le sont, mais certains se les posent.
L'éveil
Ces gens qui visent l'éveil, que diraient-ils si on leur demandait : « Qu'est-ce que l'éveil ? », nous diraient-ils :
« L'éveil spirituel, appelée également « illumination », « réalisation de soi », « libération », ou simplement « éveil », désigne dans les traditions religieuses, mais aussi dans certaines philosophies, un retour à sa véritable nature, permis par l'abandon ou l'effacement de l'ego. Ce retour peut advenir de manière graduelle ou soudaine et se produire à la suite d'une pratique spécifique, par exemple, dans le cadre du bouddhisme, de l'hindouisme, du soufisme, d'un contexte laïc, ou encore toucher brusquement une personne non préparée, à la suite d’un fort bouleversement. L'éveil prend parfois la forme mystique d'une extase ou union (samadhi) avec l'univers ou un principe divin. » (Wikipédia)
Comment le ou les rédacteurs de cette définition, sur Wikipédia, ont-ils su ce qu'ils ont rédigé ? Je veux dire ; que savent-ils de l'éveil pour en parler ? Seulement, ceux qui connaissent l'éveil peuvent en parler, mais il est strictement interdit de dire que l'on est éveillé, quand on l'est.
Si vous êtes éveillé et que vous laissez supposer que vous l'êtes, vous êtes immédiatement « cancellé ». Pourquoi ? C'est une règle tacite acceptée par le milieu spirituel : si l'on se dit éveillé, c'est que l'on ne l'est pas.
Paroles du Bouddha
Pour en revenir aux qualités susdites ; les admirateurs de Gautama, du clan des Sakyas, nous citent ses sermons comme preuve que ces sentiments sont incontournables pour atteindre l'éveil. Ont-ils lu ces sermons en Pâli ? Leur langue originale, ou dans leur langue d'aujourd'hui ?
Saviez-vous que les paroles du buddha historique avaient été récitées de mémoire durant 450 ans, avant d'être mises par écrit ? Dans le lexique des mots du bouddhisme, le mot « anussava » signifie : « ouï-dire », « rumeur », ce qui a été entendu, appris de quelqu'un, par l'intermédiaire de religions, philosophies, sciences, connaissances, théories, opinions et traditions de toutes sortes.
Dans quelle catégorie les bouddhistes classent-ils les « suttas » (sutras) appris par cœur et répétés ? Les autorités bouddhistes reconnaissent deux dangers inhérents au fait de se fier à « anussava », c'est-à-dire aux paroles spirituelles apprises par cœur et répétées : il se peut que les enseignements n'aient pas été mémorisés correctement et il se peut qu'ils ne soient tout simplement pas vrais.
« Anussava » apparaît le plus souvent dans deux listes de raisons erronées ou incertaines, d'accepter un enseignement : en conjonction avec « paramparā », ce qui est répété, « itikira », ce qui est communément admis, « piṭakasampadāna », ce qui est transmis par des écritures, « takkahetu », etc.
Le bouddhisme se fie aux « Sutas » (sutras), en même temps, il conseille de se méfier des choses qui nous ont été répétées après avoir été apprises par cœur. Les seules écritures qui relateraient les paroles du buddha Gautama, ne sont pas fiables, car relevant de « anussava » et pourtant ce sont les seules qui donneraient à lire l'enseignement du buddha Gautama.
Sens du mot pensée
Autre chose... dans quelle langue avez-vous lu ces suttas ? En Pali ou dans votre langue ? Je vous demande ça, car le Bodhicaryāvatāra, guide pratique pour atteindre l'éveil attribué à Shantideva (685-763), parle de la pensée positive comme moyen d'atteindre l'éveil, mais quel était le mot Pali pour dire « pensée » que Shantideva aurait lu pour affirmer ce genre de chose ?
Ce mot, désignant la pensée, est-ce « vitakkena » ? Vitakka représente la formation des pensées discursives, active, sciemment voulue ou « vicāra », la pensée passive, « automatique » ? Un constituant des fonctions verbales de l'esprit. Vicārā est le mouvement de l'esprit. Il se manifeste comme une activité continue.
Dans les « suttas » du buddha Gautama, il est question de ces pensées positives, mais le buddha, a-t-il vraiment parlé de pensées ? Je veux dire, comme on comprend ce mot aujourd'hui. Quel était le mot, en Pali, qui a été traduit par « pensée » ? Était-ce « anussati » ? Remémoration, rappel, souvenir, pensée dirigée. Mais il y a six sortes d'anussati… Ce mot, souvent, décrit plutôt les souvenirs.
Par exemple, dans le Kalama sutta, le verset 1.38 : « Également, le disciple noble demeure, faisant rayonner la pensée d'équanimité dans une direction (du monde), et de même dans une deuxième, dans une troisième, dans une quatrième, au-dessus, au-dessous, au travers, partout dans sa totalité en tout lieu de l'univers, il demeure faisant rayonner la pensée d'équanimité, large, profonde, sans limites, sans haine et libérée de la malveillance. »
Qu'est-ce qu'une pensée d'équanimité ? Il faut se méfier, car le mot Pali de ce verset pouvait tout aussi bien dire : conscience, comme dans le sanskrit. Une conscience de l'équanimité, le vide de pensées de la béatitude, n'a rien à voir avec une pensée !
« Chitta (prononciation chitta) (sanskrit, IAST: citta; devanāgarī : चित्त ; pali) désigne, selon le contexte, la conscience, la pensée, l'esprit, l'intelligence, le cœur. Dans le Vedanta, citta est l'essence de la conscience, son siège en est symboliquement le cœur, où il est associé à l'âme (jivatman). Il a également le sens de mémoire, de pensée ou de conscience. Dans le bouddhisme, il désigne l'esprit au sens le plus large. » (Wikipédia)
Traduction
des livres saints
Difficile, quand on traduit un texte dont on ne maîtrise pas le sujet, de le bien traduire. Si l'on traduit par « pensée » ou par « essence de la conscience », la phrase n'a plus du tout le même sens.
Dans quel livre « saint » parle-t-on de la gentillesse comme moyen d'atteindre l'éveil ? Dans la Bhagavad-Gîtâ ? Dans les Yogasûtras ? Dans le Tao-Te-King ? Dans le Bhaktimàrga ? Je sais que vous allez me parler des évangiles, mais est-ce bien raisonnable ? Qui a rédigé ces évangiles ? Sont-ce toutes les paroles de Jésus ? Sans déformations ni ajouts tardifs ?
Quand Jésus disait à ses disciples de s'aimer les uns les autres, comme il les avait aimés, c'était au moment de les quitter et de les laisser partir évangéliser, et il leur recommandait ça pour qu'ils soient des exemples et qu'ils se soutiennent, car il savait qu'ils allaient rencontrer quelques difficultés.
Être gentil, généreux, c'est bien, qui dirait le contraire ? Hannibal Lecter ? Si vous êtes gentil, c'est bien, mais si vous ne l'êtes pas, restez comme vous êtes, simplement évitez de faire du mal à quiconque.
La spiritualité
La spiritualité, c'est une affaire entre vous, l'âme et l'Unité du Tout. Dieu, le Tao n'est pas une personne humaine avec une morale. Dieu n'est pas woke. L'éveil n'est pas le but de la vie. Le but est la Réalisation et la Réalisation n'est pas l'éveil, même si certains, qui ne sont pas éveillés, disent que si. L'éveil vient à l'improviste, à la faveur d'un « nirvikalpa-samadhi ». Comment je le sais ? Je ne peux pas vous le dire.
Pour, au moment de la mort, reconnaître la béatitude, le Tao, le Royaume, le Tout comme votre origine et votre destination, et vous y fondre en toute conscience, il faut la fréquenter toute sa vie (la béatitude), par l'Observance d'une sadhana particulière où la gentillesse n'entre pas en ligne de compte.
Ce qui est demandé, c'est de maîtriser vos pensées, vos pulsions, vos désirs et de vous détacher du vieil Homme, en vous, pour renaître en Esprit. Pour faire ça, il n'est pas nécessaire d'être gentil, généreux, empathique, il faut être concentré et s'abandonner à la béatitude. Vous avez toute la vie pour apprendre cette posture intérieure.
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Wokism and Buddhism
Many people attracted by the subtlety of spiritual things believe that being kind, generous, altruistic, empathetic is a condition on the path of awakening. Where did they see this? When you say that you practice meditation, mystical yoga, Buddhism and that you are not kind or smiling, you are suspected of deceit, boasting. In what book did these kind people read that these qualities, these feelings were required to reach awakening?
Does being nice make one become an awakened person or is it because one is an awakened person that one is nice? Can you be nice without spiritual practice? I know; these questions may seem silly, and they are, but some people ask them.
The Awakening
These people who aim for awakening, what would they say if we asked them, "What is awakening?" Would they say to us:
“Spiritual awakening, also called “enlightenment”, “self-realization”, “liberation”, or simply “awakening”, in religious traditions, but also in certain philosophies, means a return to one’s true nature, enabled by the abandonment or erasure of the ego. This return can happen gradually or suddenly and occur as a result of a specific practice, for example, in the context of Buddhism, Hinduism, Sufism, a secular context, or suddenly touch an unprepared person, following a major upheaval. Awakening sometimes takes the mystical form of ecstasy or union (samadhi) with the universe or a divine principle.” (Wikipedia)
How did the author or authors of this definition, on Wikipedia, know what they wrote? I mean, what do they know about awakening to talk about it? Only those who know awakening can talk about it, but it is strictly forbidden to say that one is awake, when one is. If you are awake and let it be assumed that you are, you are immediately “cancelled”. Why? It is a tacit rule accepted by the spiritual milieu: if one says he is awake, it is because he is not.
Words of the Buddha
To return to the above qualities, the admirers of Gautama, of the Sakya clan, cite his sermons as proof that these feelings are essential to reach awakening. Have they read these sermons in Pale? In their original language, or in their modern language?
Did you know that the words of the historical Buddha had been recited from memory for 450 years, before being written down? In the lexicon of Buddhist words, the word “anussava” means “hearsay”, “rumour”, which has been heard, learned from someone, through religions, philosophies, sciences, knowledge, theories, opinions and traditions of all kinds.
In what category do Buddhists classify “suttas” (sutras) learned by heart and repeated? The Buddhist authorities recognize two inherent dangers of relying on “anussava”, that is, on spiritual words learned by heart and repeated: the teachings may not have been memorized correctly and they may simply not be true.
“Anussava” appears most often in two lists of erroneous or uncertain reasons for accepting a teaching: in conjunction with “paramparā”, which is repeated, “itikira”, which is commonly accepted, “piṭakasampadāna”, which is transmitted by scripture, “takkahetu”, etc.
Buddhism relies on the «Sutas» (sutras), at the same time, it advises to be wary of things that have been repeated to us after having been memorized. The only scriptures that would recount the words of the Gautama Buddha, are not reliable, because they are relevant to «anussava» and yet they are the only ones that would teach to read the teaching of the Gautama Buddha.
Meaning of the Word Thought
Something else... in what language did you read these suttas? In Pali or in your language? I ask you this because the Bodhicaryāvatāra, a practical guide to attaining the awakening attributed to Shantideva (685-763), speaks of positive thinking as a means of attaining awakening, but what was the Pali word for saying «thought» that Shantideva would have read to affirm this kind of thing?
Is this word, meaning thought, "vitakkena"? Vitakka represents the formation of discursive thoughts, active, knowingly wanted or «vicāra», passive thought, «automatic»? A constituent of the verbal functions of the mind. Vicārā is the movement of the mind. It manifests as a continuous activity.
In the «suttas» of the Gautama Buddha, we talk about these positive thoughts, but did the Buddha really talk about thoughts? I mean, since we understand that word today. What was the word in Pali that was translated as “thought”? Was it “anussati”? Remembrance, remembrance, remembrance, directed thinking. But there are six kinds of anussati. This word often describes memories.
For example, in the Kalama sutta, verse 1.38: Also, the noble disciple remains, making the equanimity thought radiate in one direction (of the world), and likewise in a second, in a third, in a fourth, above, below, through, everywhere in its totality in every place of the universe, it still radiates the thought of equanimity, broad, deep, without limits, without hatred and free from evil.”
What is a thought of equanimity? We must be wary, because the word Pali in this verse could just as well say: consciousness, as in Sanskrit. A consciousness of equanimity, the emptiness of thoughts of bliss, has nothing to do with a thought!
Chitta (chitta pronunciation) (Sanskrit, IAST: citta; devanāgarī: च त त; pali) means, according to the context, consciousness, thought, mind, intelligence, heart. In the Vedanta, citta is the essence of consciousness, its seat is symbolically its heart, where it is associated with the soul (jivatman). It also has a sense of memory, thought or consciousness. In Buddhism, it means the mind in the broadest sense.” (Wikipedia)
Translations of the Holy Books
It is difficult, when you translate a text you do not know the subject of, to translate it properly. If one translates by «thought» or by «essence of consciousness», the sentence has completely different meaning.
In which book «holy» does one speak of kindness as a means of attaining enlightenment? In the Bhagavad-Gita? In the Yogasûtras? In the Tao-Te-King? In the Bhaktimàrga? I know you’re going to tell me about the Gospels, but is that reasonable? Who wrote these gospels? Are these all the words of Jesus? Without distortions or late additions?
When Jesus told his disciples to love one another, as he had loved them, it was at the time of leaving them and letting them go evangelising, and he recommended this to them so that they might be examples and support each other, because he knew they were going to have some difficulties.
To be kind, generous, that’s good, who would say the contrary? Hannibal Lecter? If you’re nice, that’s fine, but if you’re not, stay as you are, just don’t hurt anyone.
Spirituality
Spirituality is a matter between you, the soul and the Unity of the Whole. God, the Tao is not a human person with a morality. God is not awake. Awakening is not the purpose of life. The goal is Realization and Realization is not awakening, even if some, who are not awakened, say that they are. The awakening comes unexpectedly, thanks to a «nirvikalpa-samadhi». How do I know? I can’t tell you.
In order, at the moment of death, to recognize the beatitude, the Tao, the Kingdom, the Just as your origin and your destination, and to merge in consciousness, it is necessary to frequent it all your life (the beatitude), by the Observance of a particular sadhana where kindness is not taken into account.
What is asked is to master your thoughts, your impulses, your desires and to detach yourself from the old Man, in you, to be reborn in Spirit. To do that, you don’t have to be kind, generous, empathetic, you have to be focused and surrender to bliss. You have your whole life to learn this inner posture.
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