Vous connaissez la courbe du deuil. Elle montre le processus naturel du deuil et pas seulement dans le cas de la perte d'un être cher, mais aussi en cas de séparation non voulue, de licenciement, de maladie très handicapante et, plus simplement, de la perte de ses illusions, de ses espoirs.
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Vous connaissez peut-être la courbe du deuil, elle est utilisée dans la gestion des crises, dans l'aide apportée aux victimes d'un plan social, pour les aider à rebondir, etc. Cette courbe montre simplement le processus naturel du deuil et pas seulement dans le cas de la perte d'un être cher, mais aussi en cas de séparation non voulue, de licenciement, de maladie très handicapante et, plus simplement, de la perte de ses illusions, de ses espoirs.
Cette courbe a deux phases, descendante et ascendante, mais cette courbe peut aussi illustrer le chemin qu'une personne parcoure durant sa vie spirituelle. Je veux parler d'une vie spirituelle qui remet en question la personne, ses certitudes, ses concepts, sa vanité, ses croyances.
J'ai remarqué que personne n'arrive à une remise en question forte sans que son existence ne soit couverte de ruines, ruines de ses espérances, de ses illusions, d'un attachement, d'un amour trahi, etc. Une personne heureuse, épanouie n'éprouvera pas le besoin de se soigner, d'aller mieux.
Le point de départ
Au point de départ il y a un choc important, ensuite vient le déni ; on ne croit pas que ce qui nous arrive soit possible ni mérité, puis vient la colère, la peur et en bas de la courbe descendante il y a la tristesse, la dépression. Cette phase du creux est déjà le signe que les choses vont s'arranger. Sans ce stade de souffrance, il n'y a pas de guérison possible.
Tout de suite après ce creux, la courbe remonte, c'est l'acceptation de ce qui nous arrive, faire la part du feu et puis vient le pardon... pardonner à quelqu'un ou à soi, qu'importe. Après le pardon vient la quête de sens, puis la sérénité. C'est ici que se trouve la pratique spirituelle assidue.
D'abord le choc, il vous arrive quelque chose brutalement. Votre amour s'en va sans prévenir, un être cher décède dans un accident. Vous êtes licencié. On vous apprend que vous êtes atteint d'une maladie orpheline, qu'importe, vous êtes sidéré, vous n'y croyez pas, c'est comme un seau d'eau glacée en pleine canicule. C'est là que souvent les médecins prescrivent un anxiolytique, un antidépresseur.
Le dénie
Ensuite, quand ce premier choc se calme un peu vient le déni, le refus. Vous ne croyez pas que ce soit arrivé, vous éprouvez un sentiment d'injustice : « mais je l'aime ! » et vous ne comprenez pas comment il ou elle peut fouler du pied cet amour et ne plus vous aimer en retour. La colère succède à ce déni, l'injustice ressentie vous rend furax : « Ce n'est pas juste, pourquoi ça m'est arrivé à moi ? Je ne l'ai pas mérité ! » La peur est à la colère mélangée, « Est-ce que je vais retrouver un sens à ma vie ? ».
Le début de la phase d'acceptation, c’est la tristesse, la prise de conscience pleine de ce qui a été perdu, du caractère définitif de la perte, ce que l'on appelle « faire la part du feu », le « principe de réalité », le « lâcher-prise ». Il faut accepter notre faiblesse, notre incapacité à maîtriser tous les aspects de notre existence. Vous ne pouvez pas faire l'économie de cette phase, dans le processus de reconstruction.
L'acceptation
Début de l'acceptation, prise de conscience pleine de ce qui a été perdu, nostalgie, regrets sont les paysages traversés. Le paradoxe de cette étape, c'est qu'elle vous semble la pire des situations alors qu'elle clôt la descente et annonce le début de la remontée. Pour aller au renouveau, vous passez obligatoirement par cette étape.
Pour renaître il faut mourir, même si c'est en esprit, mais quoi qu'il en soit, cette phase de mort symbolique est douloureuse et elle fait peur. C'est la peur qui la rend douloureuse. Mais si vous refusez de passer par cette phase, vous n'arriverez pas à la phase suivante. À la fin de ce processus de deuil, vous avez un nouveau regard et vous pouvez recommencer à aller de l'avant. Pardonnez aux autres, mais pardonnez aussi à vous-même, laissez s'éteindre le sentiment de culpabilité. Quand vous en êtes au pardon, vous êtes arrivé à la quête de sens et vous recommencez de zéro, vous retrouvez la sérénité. C'est la courbe du deuil.
Cette courbe est réelle, mais chacun y va à la vitesse qui lui est propre. Certains resteront bloqués à la culpabilité et mettront un temps fou à se pardonner. Même les innocents doivent se pardonner, car ce sont souvent les innocents qui culpabilisent le plus, voyez les enfants maltraités ! Je ne connais pas l'exemple d'une victime qui ne se sente pas coupable, que ce soit une victime de viol, de harcèlement morale, de violences sexuelles, d'injustice, d'escroquerie, bref ; toutes les victimes se sentent coupables. Dans la courbe du deuil, quand vous êtes arrivé à la colère, tournez la culpabilité vers les vrais coupables et ressentez de la colère envers eux, ça vous aidera à vous pardonner, ensuite vous pourrez leur pardonner.
Je me souviens, quand je vivais en Inde, à l'ashram de mon maître il nous disait : « si au moment d'aller méditer vous vous installez sans avoir pardonné à un autre disciple envers lequel vous avez du ressentiment, ce n'est pas la peine de méditer. Pardonnez à votre frère, à votre sœur avant de vous présenter à Dieu ». Vous n'avez pas le choix, ça fonctionne ainsi : vous pardonner et pardonner à autrui avant de vouloir terminer la courbe du deuil et aller sur le chemin de la Réalisation. L'existence est un parcours initiatique.
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