Dans Tasya vachakah pranavah (Yogasûtra) je ne vois nulle part le mot Ôm ! Je vois le mot "tasya", qui signifie "le son", je vois également "vacàkah", qui veut dire "nom" et "pranavah"... alors ce doit-être "pravanah", qui veut dire Ôm ?! Mais non, "pranavah" ne signifie pas Ôm, mais "primordial".

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Il est communément admis, dans la communauté des gens intéressés par la spiritualité orientale et les religieux, yogis de différentes obédiences, que le « Ôm » est le son-primordial par lequel tout l'univers aurait été crée.
En même temps que le son-primordial, le Ôm serait le « mantra-primordial » ou « pranava mantra ». Donc beaucoup de gens, de mystiques croient qu'en psalmodiant ce son, ils touchent au divin. Chacun a la foi qu'il peut, ce qui ne m'empêche pas de vous donner quelques explications, que vous recevrez comme vous le pourrez aussi.
Pour ceux qui considèrent le Yogasûtra (de « Patanjali »), comme un livre de référence, pour le yoga, l'aphorisme 27 du livre 1 (Samadhi pada) serait une preuve de la véracité du Ôm :
« Tasya vachakah pranavah » soit, selon la plupart des traductions : « Le son OM le désigne et contient le Tout ». Selon d'autres traductions, cet aphorisme signifie : « La syllabe sacrée AUM est le son qui l’exprime ». Pour d'autres encore, c’est plutôt : « Il est, désigné par AUM, le souffle qui parle ». Une dernière : « On le perçoit par le son de la syllabe OM ».
Il s'agit de qui ? Je veux dire, que désignerait le Ôm, ou AUM, selon cet aphorisme ? Il faut remonter plus avant dans le livre, Yogasûtra, pour le savoir. L'aphorisme 25 dit, selon certaines traductions : « Dieu est la connaissance suprême, il n'y a rien au-delà » D'autres ne disent pas Dieu, mais l'omniscient, mais qui est omniscient, sinon Dieu ?
Dans le texte sanskrit ; « Tasya vachakah pranavah » je ne vois nulle part le mot Ôm d'écrit ! Je vois le mot « tasya », qui signifie le son, je vois également le mot « vacàkah », qui veut dire nom et le mot « pranavah »... alors ce doit-être ce dernier mot, pravanah, qui voudrait dire Ôm ! Mais, non, pranavah ne signifie pas Ôm, mais primordial. Donc l'aphorisme 27 du livre 1 du Yogasûtra aurait dû être traduit ainsi : « Son Nom est le son-primordial ».
Pourquoi la plupart des traducteurs ont-ils traduit cet aphorisme par : « Le son OM le désigne et contient le Tout » ou par « La syllabe sacrée AUM est le son qui l’exprime » et ainsi de suite ?
Il y a une raison à cette erreur de traduction : ces traducteurs n'ont pas traduit le texte, mais ils l'ont interprété selon leur point de vue et pour eux, pour leur doctrine, le son primordial est Ôm... Le fameux mantra, au graphisme si esthétique et aussi célèbre que le signe de la paix, chez les hippies et que le mot namasté, à qui on fait dire tant de choses, alors, qu'en vérité, il ne signifie que « salut », rien de plus.
Mais que signifie le mot Ôm ? Quelle est son origine ? En fait, il s'écrit, pour nous occidentaux, AUM et il est une sorte d'acronyme qui se réfère à la « Trimùrti » hindoue qui est, après tout, un concept :
La lettre « A » fait référence au commencement et au Dieu créateur, Brahmà.
La lettre « U » représente la protection de la vie avec le dieu Vishnou.
La lettre « M » représente la mort, avec le dieu destructeur Shiva. C'est l'équivalent de l'acronyme YHWH, qui serait le nom propre de Dieu, pour les juifs.
Donc Dieu serait AUM et YHWH... Alors, il suffirait de répéter son nom pour toucher Dieu... AUM, AUM, AUM, AUM. Pour d'autres, ce sera « Hare Krishna », etc. C'est le principe du mantra et d'où vient cette habitude de répéter cet acronyme symbolique, en prétendant qu'il est le son-primordial qui a donné naissance à toutes vies ? De l'aphorisme suivant le 27 du livre 1 du Yogasûtra, le 28, qui dit : « Tat japah tadarthabhavanam », ce qui est le plus souvent traduit par : « Psalmodier respectueusement ce son en conscience de son sens sacré » Ou, selon d'autres traductions : « La répétition de la syllabe OM dévoile sa signification et sa nature essentielle ».
Là encore il n'y a pas le mot Ôm, pas plus que l'acronyme AUM d'écrit dans la phrase « Tat japah tadarthabhavanam », regardez bien, vous ne le trouverez pas, pourquoi ? Qu'elle est la bonne traduction de cet aphorisme ? Voici une traduction grammaticalement plus juste : « La méditation sur ce son qui se répète est la méditation sur Dieu ».
On arrive à cette traduction en traduisant simplement, sans parti-pris, car la répétition (japa) de cela (tad, son nom), c'est-à-dire la méditation (bhàvana) sur le sens (artha) de cela (tad, c'est méditer sur Dieu). Si on part du principe que « vachakah pranavah » ne signifie pas Ôm mais « Nom primordial ». Maintenant il faut s'entendre sur ce qu'est ce nom ou son-primordial.
Remarquez que dans « pranavah » il y a le mot « prànà ». Le prànavah est simplement le son du prànà ou du souffle. Reportez-vous à l'aphorisme 34 qui dit : « Pracchardana vidharanabhyam va pranasya » soit : « Vous pouvez aussi arriver à cette paix par la méditation sur le souffle ».
C'est ainsi que certains répètent, ou tendent à répéter le mantra sacré 21.600 fois par jour. Quand c'est « Ôm mani padme um » ce n'est pas très grave, mais quand c'est « Hare krishna, hare krishna, hare hare, hare Rama, hare Rama, Rama Rama, hare hare », c'est plus compliqué. Parfois, c'est « HamSo » ou « SaHam », selon la Dhyanabindu-Upanishad et le Gheranda-Samhita. Alors, pourquoi ce nombre de 21.600 fois par jour ? Parce qu'un être-humain inhale entre 21.000 et 23.000 fois par 24 heures pour apporter à ses poumons les 12.000 litres nécessaires à sa survie.
Vous n'êtes pas sans avoir remarqué que ça confirme la traduction donnée par le nouveau Yogasûtra et l'idée que le son qui se répète est celui de la respiration. Vous n'êtes pas sans avoir remarqué la présence de la même racine dans les mots « pranavah » et « pranasya », des aphorismes 27 et 34. Les traducteurs s'entendent presque tous pour donner au mot « prànà » le sens de « souffle » dans le mot pranasya de l'aphorisme 34, mais pour le mot « pranavah » de l'aphorisme 27, ils traduisent par Ôm ! Pourquoi ? Ce n'est pas un travail sérieux de traduction, mais une réécriture dogmatique.
Vous pouvez lire une traduction toute nouvelle du Yogasûtra, à partir du sanskrit, une traduction qui se base sur la grammaire et le vocabulaire sanskrit, en tenant compte de l'époque et du contexte spirituel, de l'école philosophique de Patanjali. Cette nouvelle traduction est disponible, à la lecture et au téléchargement, gratuitement ici : Le Yogasûtra, nouvelle traduction.
Le sanskrit, est très « élastique ». Il faut une grande rigueur technique pour la traduire le moins mal possible. C'est comme pour le mot « yoga », par exemple : à l'époque où le Yogasûtra a été rédigé, il signifiait « libération », « liberté » et/ou « repos ». Ce n'est qu'à partir du huitième siècle de notre ère, soit trois cents ans après la fin de la rédaction du Yogasûtra, par l'interprétation qu'en donnait un mystique errant ou saṃnyāsin, Adi Shankara, que ce mot a signifié « union », « unité ».
Le Yogasûtra est une écriture issue d'une école philosophique nommée Sàmkhya, qui repose sur la Shruti, qui est la connaissance révélée (vijnana) et visant à la Libération de l'âme des chaînes du samsàra. La Voie en est l'origine, même si ces courants « philosophiques », tels que compris maintenant, n'ont plus grand-chose à voir avec l'origine.
En toute vérité nous connaissons la technique originelle qui permet de méditer sur ce Saint-Nom, nous la connaissons et la révélons gratuitement à toute personne qui en fait la demande et qui a une autre motivation que la simple curiosité. Demandez, si c'est votre cas.