Il y a différents degrés de béatitude, comme l'océan n'a pas qu'une profondeur. Quand vous flottez à la surface de l'océan, avec le visage sous l'eau, vous n'êtes pas à une grande profondeur. La béatitude commence près de la surface et elle n'a pas de limites en profondeur.

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Quand on s'intéresse un tant soi peu à la spiritualité on est susceptible de rencontrer le mot « béatitude ». Pour certains, ce mot désigne un chapitre des évangiles, pour la plupart des gens ce mot est connu, mais ils ne savent pas quel sens lui donner. Pour de rares individus, qui sont des « chercheurs chevronnés » la béatitude s'oppose à l'état d'être normal, permettant une existence normale, l'assumation de nos tâches quotidiennes et l'expression fertile de notre intelligence.
Ceux-là disent, en parlant de la béatitude, qu'il est impossible de rester dans un état de conscience vide toute la journée, comme si la béatitude était un état où il n'y avait rien. Sans doute veulent-ils dire ; quand ils parlent de vide, qu'il n'y a plus de pensées. Ils confondent béatitude et nirvikalpa-samadhi.
Encore un mot peu usité et méconnu, hormis par certains qui s'intéressent à certaines spiritualités asiatiques. Pour simplifier le nirvikalpa-samadhi est un état de conscience particulier, une béatitude si profonde que l'on est incapable de faire, de dire, de penser quoi que ce soit, on est juste en contemplation. C'est ce que des gens, parmi les chrétiens, nomment l'extase.
Différents degrés
Il y a différents degrés de béatitude, comme l'océan n'a pas qu'une profondeur. Quand vous flottez à la surface de l'océan, avec seulement le visage sous l'eau, avec un masque et un tuba, vous regardez les fonds marins, mais vous n'êtes pas à une grande profondeur.
Que signifie ce mot, « béatitude » ? Comme tous les mots celui-ci possède plusieurs acceptions selon sa religion, sa philosophie et sa compréhension. La définition lexicale la plus courante, celle des dictionnaires, est la suivante : « Félicité parfaite, bonheur serein ».
La béatitude va de la simple sérénité ; apportée par la pratique assidue et quotidienne d'une spiritualité convenable (qui convient) au samadhi, où l'on se trouve plongé quand on s'abandonne complètement à la contemplation, dans la méditation formelle.
Le nirvikalpa-samadhi, transcendantal, est plus spectaculaire que la simple sérénité pourtant l'un et l'autre sont de même nature. Ceux qui disent qu'il est impossible de rester toute la journée dans la béatitude parlent sans doute d'un état extrême de béatitude que l'on trouve dans le samadhi et que certains nomment l'extase.
Béat tout le temps
Bien sûr qu'il est possible de rester dans la béatitude toute la journée et c'est là le propos de La Voie, de sa pratique : être dans la béatitude du lever au coucher, c'est ce que les pratiquants nomment « la Réalisation ». Mais, il ne s'agit pas d'être dans l'extase tout le temps ! La Réalisation est le but pratique de La Voie. Le but ultime est la Libération, celui de la pratique des quatre piliers est la Réalisation. La Réalisation n'est pas l'éveil, qui est un autre sujet, traité dans un autre texte.
D'autres, férus de spiritualité asiatique, disent que d'être dans la béatitude nous met hors d'atteinte du karma, de cette loi d'action-réaction. Mais, il suffit, pour ça, d'être dans le « non-agir » dont parle Lao-Tseu dans le Tao-Te-King, qui es le service pour la Bhagavad-Gîtâ et La Voie. Le but de la béatitude n'est pas d'être à l'abri du karma. C'est une de ses conséquences, pas son propos. L'état de béatitude n'a d'autre but que lui-même.
C'est comme d'affirmer que l'état de joie, que le bonheur n'a comme seul but d'échapper au malheur ! Être hors d'atteinte du karma n'est qu'un épiphénomène de la béatitude, pas le but visé. L'objectif à atteindre, dans la béatitude, c’est la béatitude elle-même, parce que quand on est dans la béatitude on y est bien et que l'on veut y rester.
Parfois certains chercheurs disent que la pratique du karma-yoga, du non-agir, du Service tout au long de la journée nous empêcherait de penser et qu'un être réalisé ne pense plus. Qui a dit qu'un être réalisé était sans pensée ? L'absence de pensée, de conscience de la pensée, c’est le samadhi, l'extase, pas la béatitude, comme la jouissance n'est pas l'orgasme. De plus, la pensée n'est pas une ennemie, au quotidien, quand elle n'est pas laissée à elle-même, qu'elle est contrôlée par la conscience.
Quand on dit ou que l'on écrit du satsang ou de la poésie, quand on fait un acte créatif artistique, de la musique, de l'art plastique, le cerveau fonctionne et l'on peut être dans la béatitude. C'est comme une chanson : la béatitude est la musique et les pensées sont les paroles. La pensée est produite par le mental, l'intelligence fruit du cerveau. Le cerveau n'est pas mauvais, ni incompatible avec la spiritualité.
Le cerveau appartient au corps, qui est le « temple de Dieu » et rien de ce qui compose ce temple n'est à rejeter, à mépriser. C'est un outil que la conscience utilise. Selon que la conscience est profonde ou superficielle, les fruits de la réflexion mentale seront utiles ou vains, lumineux ou enténébrés.
La béatitude est agréable, mais il est une chose encore plus importante : la conscience. La conscience de la béatitude (Satçitananda). Sans doute qu'un poisson est dans la béatitude, nageant dans son bocal. Il possède une mémoire qui ne dure que quelques secondes et il est dans son élément, ne manquant ni de nourriture ni de sécurité. Mais, où est sa conscience ? La béatitude sans conscience est comme la satisfaction sans bonheur.
Le propos de la vie, selon La Voie, est de retourner à l'Unité en pleine conscience. La conscience naît de l'incarnation et de l'ego. Sans l’ego pas de conscience individuelle. L'ego n'est pas la vanité. On confond souvent les deux. Ce que la plupart des gens nomment l'ego, sur La Voie (et pas seulement sur La Voie) ce que vous nommez l'ego est, en fait, le faux-ego.
Vivre dans un paysage idyllique en y étant aveugle nous fait rater la plus grande part du bonheur possible offert par cet endroit. La conscience, c’est la vision. La béatitude ne se peut qu'avec une conscience profonde. Quand on est perdu dans le maelström des pensées, des sensations, des supputations, des peurs comment avoir conscience ? Quand on est écartelé d'un côté par le passé et de l'autre par le futur, comment être conscient ? La conscience est dans l'instant, seulement dans l'instant et la béatitude est le fruit de la conscience et de l'instant réunis.
La pratique des quatre piliers de La Voie, l'Observance de l'agya ont ce but : réunir la conscience et l'instant.