Soi inférieur et supérieur

Pour les aborigènes d'Australie, l'Antahkarana (mot sanskrit qui n'est pas dans leur vocabulaire), sert à relier les basses et les hautes fonctions de la personnalité. Ils parlent d'un pont entre le soi inférieur et supérieur. Ce pont, ils le nomment le « serpent arc-en-ciel ».

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Le mot « Antahkarana » désigne, en sanskrit, l'ensemble composé de l'intelligence (Buddhi), du mental (manas), de l'ego (ahankara) et de la conscience (citta, associé à l'âme ou jivatman). Le terme citta associé à vrtti, formant le terme cittavrtti, désigne les modifications de la conscience qui sont de cinq sortes, selon le yogasûtra (les mécanismes d'acquisition des connaissances, l'ignorance -l'erreur-, l'interprétation subjective, le sommeil -les rêves- et les souvenirs).

Selon l'école philosophique samkhya, l'Antahkarana se composerait uniquement de l'intelligence, du mental et de l'ego. Pour d'autres, l'Antahkarana, sert à relier les basses et les hautes fonctions (Manas) de la personnalité. Il est intéressant de constater que les aborigènes d'Australie parlent d'un pont entre le « bas-soi » et le « soi-supérieur ». Ce pont, ils le nomment le « serpent arc-en-ciel ».

Le destin

de l'incarnation

Le destin entier d'une incarnation dépend de ce que Antahkarana puisse retenir le « kama-Manas » (la personnalité inférieure) ou pas. C'est la seule façon d’atteindre le salut ou la Libération. C'est justement le propos des voies authentiques. Il n'est pas d'accumuler des karmas positifs, pour avoir une vie meilleure dans sa prochaine incarnation.

Il n'est pas de devenir parfait ; l'ambition de devenir parfait est typiquement le fait du « soi-inférieur » ou kama-Manas (le faux-ego devenu ego-spirituel chez les mystiques). Il n'est pas non plus d'être bon, gentil, fraternel, plein d'amour, comme les bons sentiments hérités de nos traditions chrétiennes le laissent supposer, nous invitant à la sainteté.

Devenir un saint n'est pas le but de la vie, si rien ne l'interdit. Être gentil, bon, fraternel, c’est très bien, ceci dit et la société humaine serait meilleure si tous les Hommes cultivaient ces qualités, mais de les cultiver n'est pas le but de la spiritualité authentique. Il est possible de cultiver ces qualités, tout en menant une spiritualité authentique, ce n'est pas incompatible, ceci dit !

Une voie

authentique

Le propos d'une voie authentique, le propos de La Voie est de garder sous contrôle la personnalité-inférieure, le faux soi afin que le soi-supérieur, l'âme, la conscience et l'intelligence puissent devenir notre réalité. C'est l'utilité de la pratique quotidienne des quatre piliers, l'Observance de l'agya. Ainsi, quand nous agissons, c’est le soi-supérieur qui agit, l'Antahkarana. Dans ce mot l'ego est contenu, est un allié parce que l'on ne le confond pas avec la vanité du « faux-soi » ou « faux-ego » ou encore « kama-Manas ».

La caractéristique principale du soi-supérieur n'est pas la réunion de toutes les qualités humaines citées plus haut, mais elle est la conscience : que la conscience soit bien centrée et identifiée à la vérité plutôt qu'aux pensées, aux concepts, aux souvenirs et aux attachements.

Pour aller sur cette voie, il est nécessaire de demander à recevoir la Révélation, qui est une initiation durant laquelle les quatre techniques de méditation sont révélées et la Lumière-intérieure montrée.